Ses œuvres, denses et complexes, et de formats ambitieux, évoquent l’exploration rigoureuse de l’abstraction et la mise en œuvre d’un processus de création mathématique, en jouant de l’ambiguïté créée par l’équilibre fragile entre structure et chaos. La couleur est un thème central dans le travail de Goel qui y réfère en tant que « lumière, matériau et surface ». L’artiste fabrique ses propres pigments au départ de matériaux divers (verre, béton, mica, graphite, feuilles, …), prélevés pour la plupart sur des sites de démolition à New Delhi. Elle inscrit ainsi sa démarche dans une réflexion sur les mutations urbaines, au travers d’une esthétique qui n’est pas sans rappeler les expérimentations modernistes auxquelles la scène artistique belge est étroitement associée, que ce soit Joseph Albers pour la couleur, ou Agnès Martin pour la sérialité. Contrôle et intuition, rigueur et liberté, structure et chaos se rencontrent dans un univers créatif qui lui est entièrement propre, et qui est étroitement lié aux antagonismes entre corps et esprit, science et spiritualité. La sélection exposée ce printemps aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique témoigne de l’intérêt de l’artiste pour la couleur et la matérialité, sans oublier le paysage urbain, et comprend des toiles de grands formats datant de 2014 à ce jour, ainsi qu’une série d’une vingtaine d’aquarelles issue de la série « Botanical studies », née durant la période de confinement.
Tanya Goel
Location: Rue de la Régence, 3, 1000 Bruxelles