Privilégiant la spontanéité, Salomé de Fontainieu n’aime pas imposer ou affirmer les choses. Ses œuvres, aussi libres et fortes que fragiles, transmettent un ressenti, une vision ou tout simplement, une impression. Salomé dépose les couleurs sur son papier, avec une brutalité presque affectueuse et sensuelle. Sa technique mixte est indissociable d’une série de gestes qui nécessitent une maîtrise de l’imprévisible et du hasard. Face à ses papiers, dans un perpétuel combat, Salomé laisse son instinct s’exprimer. Le papier devient peau et s’imprègne alors de tout ce qui le recouvre : encre, acrylique, jaune d’œuf,… On pourrait même dire qu’il devient vivant. Cette impression de vivant n’est que renforcé par les taches, hésitations, et accidents inhérents au processus qui animent ces paysages comme des souvenirs. Mais Salomé ne se contente pas de restituer des souvenirs, elle déconstruit ce que l’on connaît pour le reconstituer grâce à ses propres impressions, nous offrant ainsi une expérience sensorielle d’une grande force et sensibilité à la fois. Cette marseillaise de cœur peint dans son atelier en pleine nature près d’Aix-en-Provence, à Bibémus, lieu célébré par Paul Cézanne. Ses papiers sont comme une traversée de la nature au fil des saisons, passant du jaune vibrant aux taches de verts ou encore à ce bleu qui rappelle les éclats de ciel que l’on perçoit à travers la densité des feuillages en mouvement.
SALOMÉ DE FONTAINIEU ou la destruction du motif
Location: Rue Washington, 64, 1050 Ixelles